Retour Attendu

Dissimulée sous une longue cape brune qui cachait son visage, la princesse d’Ambre atteignit le port sans encombres.
Les maisons, les rues et les magasins lui était encore familiers, malgré toutes ces années…
Elle se dirigea vers une des calèches vides qui promenaient habituellement les étrangers de Sarment Ouest jusque Sarment Est. Elle indiqua au cocher qu’elle aimerait descendre au Palais, pour visiter les jardins, Et qu’il pourrait la laisser la, qu’elle redescendrais a pied..

La calèche se mit doucement en route, cahotant sur les vieux pavés du Port, et Deirdre en profita pour admirer une dernière fois la mer qui s’éloignait, les nuages épais qui reflétaient leur proche colère d’ans l’eau noire qui s’agitait.. Et Rebma, quelques part en dessous de toute cette nervosité..

Les commerces défilèrent, se succédant ensuite a des maisons, puis a des villas, et la voiture arriva enfin au Palais, près d’une demi heure après son départ du port.
La jeune femme descendit les quelques marches mobiles que le cocher avait déroulés a ses pieds, et se retrouva pour la première fois depuis bien longtemps au seuil du Palais ou elle était née…

Elle paya le vieil homme et passa la large porte de Sarment Ouest, suivie la large allée qui reliait cette dernière a la Porte de Sarment Est et se retrouva a quelques mètres de la majestueuse entrée du Palais d’Ambre.
Elle hésita un instant, rien qu’instant… Puis avança d’un pas ferme vers les deux grandes portes qui précédaient le Grand Hall. Les deux gardes la regardèrent passer d’un œil soupçonneux mais la laissèrent entrer.
A peine fut elle a l’intérieur, qu’une femme d’âge mur aux long cheveux roux remonté en chignon se dirigea vers elle d’un pas pressé..

Mademoiselle, annonça-t-elle avec une révérence, Je suis Elleen, une des intendantes du Palais.. Que puis je faire pour vous ?

Elle la salua a son tour d’un léger mouvement du visage et abaissa sa capuche sombre, ce qui déclencha un sursaut de surprise chez la femme,

Je suis attendue... Ou puis-je trouver la Souveraine, ma soeur?

La servante s'approcha timidement de l'Intendante et de la belle Dame, reconnaissant en elle le visage d'une des femmes intemporelles qui ornait la galerie des portraits..

Elle fit une grande reverence et s'adressa a l'invitée en baissant visage et yeux,

Princesse... Veuillez pardonnez mon impudence de vous adresser ainsi la parole sans y avoir été invitée..

La domestique semblait presque blême, elle tendit une envellope non scellée a la Dame,
Un homme a remis ceci a un des gardes peu avant votre arrivée. L'on ma dit qu'il etait urgent de vous le porter j'ai donc pensé..

L'Intendante pris la jeune domestique par le bras et lui souffla de se detendre, que la princesse Deirdre etait de la famille de leur souveraine et qu'en ce lieu la parole etait un droit et un gage de liberté..
La domestique sembla se rassurer un peu et releva tout doucement les yeux pour observer celle qui l'impressionait tant et qui etait en train de lire le court message qu'elle venait de lui remettre..

Deirdre accepta l'envellope et deplia le mot qui s'y trouvait,

Citation :

Bonjour bien que je sois en terrain inconnu je sais instinctivement que je ne vous aime pas.

Je n'aime pas le bruit d'un robinet qui fuit et je ne l'explique pas. C'est irraisonné.

Ce n'est ni personnel ni délibéré. Ce n'est rien contre vous c'est instinctif.

Puissiez vous ne voir aucune haine, aucune animosité,
Je cherche encore à savoir pourquoi je suis là et ce n'est pa vous qui m'y avez attiré..

Guillaume Lanckl Rex

Que... laissa-t-elle echapper, de surprise, avant de se reprendre.

*Qui est donc cet homme que je ne connais point et qui souhaite visiblement s'attirer, a peine mon arrivée en Ambre, mon antipathie..

Je reconnais bien là Ambre... Des secrets, des haines et des manipulations.. Toujours des manipulations. Finalement rien n'a vraiment changé ici. Ma soeur a beau se demener pour ramener la paix en Ambre depuis pres d'un siecle, rien n'y fera. Ceux qui portent le sang d'Oberon dans leurs veines ne changeront jamais..

Qui que soit ce garcon, il est forcement de la famille, d'une famille bien lointaine cependant.. Ou bien c'est un fou.
Personne n'a ni le cran ni le culot de s'en prendre a un heritier d'Ambre, et surtout personne ne me connaissant bien ne m'enverrais ce genre de messages.. A pars Fiona bien sur, qui croit me connaitre autant qu'une etoile croit comprendre la Lune.. ou Brand, si il etait encore la.. Caine, peut être.. Julian.. pour rire..*

Elle soupira..

*Et puis il y a tellement eu de descendance depuis.. Peut être est-ce simplement un jeune et fougueux petit heritier qui se voie deja la couronne entre les mains.. En ce cas, il valait mieux envoyer ce genre de message a Sitah. Ou mieux, ne rien envoyer du tout. Et faire bonne figure. Il est rare qu'un membre de la famille soit aussi sincere en verité..

Non ce doit être certainement un fou.. Qui d'autre serait assez bête pour m'envoyer ce genre de message idiot et irreflechis.. Cela n'apportera rien.. A pars peut être, malheureusement, m'avoir donné raison sur ce que j'ai toujours pensé d'Ambre..*

Un ramassis de malades.. souffla-t-elle a haute voix sans s'en rendre compte..

Elle remis la lettre dans une poche de sa cape, au cas ou, et remercia gentiment la jeune domestique a qui elle semblait faire terriblement peur.. Cette derniere fit une large reverence et s'enfuit prestement vers les cuisines.

L'intendante lui intima de la suivre et elle se dirigerent vers le double escalier central qui menaient, entre autres, aux appartements de la Souveraine.

Deirdre s'installa dans le fauteuil que lui avait presenté la souveraine, et attendit quelques instant.. Savourant son retour entre les murs qui lui etait si cher, malgré son aversion connue pour Ambre et le trône..

Puis voyant sa soeur, toujours aussi belle et disponible, malgré la lourde tache qu'elle portait depuis pres d'un siecle.. Un long siecle..

Sitah... Tu as maheureusement raison, cela fait si longtemps... lui dit -elle en souriant.

Elle voulut se lever pour prendre sa soeur dans ses bras mais la domestique qui leur apportait le thé l'interrompit dans son rare elan de tendresse.

*Il est vrai que ce genre de maniere n'est pas tres courante dans la famille, et si les domestique se mettent a penser et a faire courir le bruit que l'un ou l'autre enfant d'Oberon se met a ramollir, je ne donne pas cher d'Ambre ou du trône* pensa-t-elle en se rasseyant..

*Et puis Sitah n'est pas non plus tres expensive en ce qui concerne ses sentiments.. Elle ne l'etait pas deja lorsque nous etions enfant, toutes ces années de regnes non pas du la pousser a la demonstration affective...
Quel empoisonnement que ce trône..*

La souveraine pris une tasse de thé et attendit que Deirdre commence son recit, celle ci ne se fit pas plus attendre,

Il est evident que beaucoup ne croiront pas mes intentions mais je sais que tu n'en fera pas partie.. Il y a plusieurs raisons qui sont a l'origine de mon retour en Ambre..
Il y a d'abord des raisons personnelle qui m'ont poussée a quitter Rebma, j'ai la bas de nombreux souvenirs et certains, plutot recent, assez douloureux.. J'avais besoin de changer d'environnement..
De plus cela faisait un moment que je songeais a retrouver Ambre, la ville me manque.. Le Palais, les jardins.. Arden.. Je m'etais dit qu'un simple voyage de courtoisie suffirait mais comme d'autres evenements sont rentrés en ligne de compte je pense me reinstaller ici pour un bon moment, si tout se passe bien..
Enfin, cela te paraitra peut etre idiot mais je voulais retrouver la famille.. Beaucoup n'ont pas donné signe de vie a Rebma depuis longtemps et ce n'est pas etonnant. Car la majorité ne sont pas les bienvenus. La derniere fois que nous les avons vu c'etait a ton couronnement, je suppose donc que la plupars ont du te donner de leur nouvelles au moins de temps a autres. Tu est sur le trône, ils ne prendraient pas le risque d'avoir de mauvais rapport avec toi..
Je suis donc venue egalement querir ton aide pour retrouver quelques uns de nos freres.. Mais ne t'en fais ce n'est pas encore a l'ordre du jour.. Je compte bien profiter de la ville un moment.

Deirdre se mit a songer au mot que lui avai remis quelque temps plus tôt la domestique.. Mais elle decida de n'en souffler mot a personne, pour l'instant du moins..

Voila toutes les raisons qui m'ont amenées aupres de toi, tres chère aînée.. Quand aux racontages du peuple et de la famile, cela m'est bien egal, tu t'en doutes! ajouta-t-elle en riant.

Elle rit encore quelques minutes, imaginant tout ces ragots que pourrait bien colporter Fiona ou Flora, Julian ou les autres.. Puis elle pris sa tasse de thé et savoura ces instants de calme, en priant pour qu'il durent encore longtemps..